25 avr. 2016

Affaire n°173: "Olé" de Hugues Bernard. Douxième interrogatoire.


J'espère que les interrogatoires que je vous propose vous plaisent. Pour ce douzième rendez-vous littéraire, je vous présente l’interrogatoire d’un meurtrier que je vous ai fait découvrir il n'y a pas si longtemps. Je vous présente donc cet interrogatoire de l'auteur Hugues Bernard.
C'est un auteur que j'ai découvert avec son roman "Olé" que j'ai eu la chance de lire grâce à un service presse des éditions Envolume. Si vous vous en souvenez c'était un roman dans l'univers de la corrida.
Hugues Bernard est un auteur qui a pris le temps de répondre à chacune de mes questions. Je l'en remercie.
Vous pouvez d'ailleurs retrouver ma chronique ici.


Bonjour, cher meurtrier, merci d’avoir accepté d’être interviewé.
Pour les enquêteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter un peu, nous raconter votre parcours ?
J'ai eu envie de tuer très tôt. Mes premières victimes remontent à mon adolescence. Je n'ai pas de mode opératoire précis. Avec la clef anglaise dans la bibliothèque, ou le pistolet dans la salle à manger. Ce qui m'intéresse c'est l'expérience, la traque... 

L’histoire se déroule dans le milieu de la corrida, pourquoi ce monde assez privé ?
J'habite dans le sud de la France. La corrida est très (trop) présente ici. Un jour, en voiture, j'écoutais la radio. Il était question d'un prix littéraire décerné aux meurtriers ayant des victimes en rapport avec la corrida. Je me suis alors dit que j'allais tuer des toréadors... L'idée vient de là.

Est-ce que certains de vos protagonistes sont inspirés de votre entourage ou est-ce qu’ils sont tous complètement inventés ?
Je m'inspire beaucoup de personnes croisées, de connaissances et d'amis proches. J'y mélange un peu de ma vie, de complexité et de sentiments. Mais chacun de mes personnages me fait penser à une personne réelle, même si je m'autorise beaucoup de liberté. C'est ce qui me permet de taper juste au niveau psychologie, j'espère.

Est-ce qu’il y a un passage du roman que vous aimez particulièrement ? Si oui lequel et pourquoi ?
Page 123 à 127, sans hésiter une seconde. Le moment où Franck se rend compte qu'Olivia est flic. Pendant l'action devant les arènes de Nîmes. Lorsqu'il se fait arrêter par Déborah et Mathias. J'ai les larmes aux yeux à chaque fois que je relis ce passage. Une si belle histoire...

Si vous deviez choisir entre le camp des militants pour la cause animale et les toréros, quel camp choisiriez-vous et pourquoi ?
Je n'ai pas à choisir, je suis très clairement et depuis toujours dans le camps des militants de la cause animale.

Comment écrivez-vous ? Avez-vous un rituel, des petites manies, un endroit où l’inspiration vous vient plus facilement ?

J'écris sur mon ordinateur, avec de la musique sur les oreilles. Je fais un plan qui m'aide à m'y retrouver et que je ne suis jamais. Je ne connais pas la fin de l'histoire lorsque je la commence, car les personnages évoluent et lorsqu'ils sont assez bien dessinés ce sont eux qui imposent les événements, pas moi. Je me retrouve parfois à ne pas pouvoir aller là où je veux aller car ce n'est pas crédible, compte tenu de la personnalité du personnage concerné. Alors je m'adapte au personnage, pas l'inverse...

Le duo Déborah/ Mathias est un couple attachant. Est-ce que vous imaginez qu’ils peuvent vivre d’autres aventures, d’autres enquêtes ? Comment vous est venue l’idée de ce duo si différent en apparence mais qui se ressemble quand on y réfléchit. 
Il y aura d'autres enquêtes de la team, je l'espère. Je suis en train d'en finaliser une. Je voulais une femme forte comme héroïne et un homme intelligent pour la seconder, histoire de casser les schémas sexistes.

« Olé » est votre premier roman. Est-ce que vous avez une idée de votre prochain livre ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
C'est ma troisième victime officielle. J'ai déjà deux autres cadavres à mon actif, mais dans d'autres styles. Un plus théâtral tout d'abord (Nouvel Arrivage, éditions l'Harmattan) et un autre plus romancé qui est resté dans les cartons de mon commanditaire qui a fait faillite (Une autre route, éditions Kirographaires).
Je suis en train de finaliser une nouvelle enquête de Déborah et Mathias. Toujours à Nîmes. Sur fond d'inondation, une autre spécialité locale. Avec des meurtres sexistes cette fois. Et une plongée dans l'univers complexe des relations homme/femme.

Pour finir, vous qui avez écrit un roman policier, selon vous quel serait le meurtre parfait ?
Le meurtre parfait serait celui qui permettrait au monde d'être plus juste et meilleur en effaçant juste une personne. 

Merci de m’avoir accordé un peu de votre temps, cher meurtrier, un dernier mot pour la fin ?
J'espère que ma carrière d'assassin vous permettra de tomber sur d'autres victimes savoureuses.

Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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A vos claviers chers enquêteurs !

(je réponds à tous les commentaires sur votre blog)