J'espère que les interrogatoires que je vous propose vous plaisent. Pour ce quatorzième rendez-vous littéraire, je vous présente l’interrogatoire d’une meurtrière que j'apprécie particulièrement. C'est une auteure que je vous ait fait découvrir il y a quelques temps maintenant mais j'ai chroniqué récemment un de ces romans, La dernière âme, persécution.
Sandra Palermo, anciennement Sandra Lehner est une auteure qui a pris le temps de répondre à chacune de mes questions et je l'en remercie.
Vous pouvez d'ailleurs retrouver la chronique du premier tome ici et du deuxième ici.
Bonjour, chère
meurtrière, merci d’avoir accepté d’être interviewée.
Pour les enquêteurs
qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter un peu, nous raconter
votre parcours ?
Je suis Sandra Palermo, auteur depuis quelques années seulement. J’ai édité mes quatre premiers ouvrages sous le nom Lehner, qui était mon nom marital, mais depuis, pour des raisons personnelles, j’ai récupéré mon nom de jeune fille et j’écris sous ce nom de plume définitif. J’ai à ce jour 42 ans, je suis maman de deux grands garçons.
Je suis Sandra Palermo, auteur depuis quelques années seulement. J’ai édité mes quatre premiers ouvrages sous le nom Lehner, qui était mon nom marital, mais depuis, pour des raisons personnelles, j’ai récupéré mon nom de jeune fille et j’écris sous ce nom de plume définitif. J’ai à ce jour 42 ans, je suis maman de deux grands garçons.
Avant de commencer à écrire
j’étais coiffeuse : 15 ans dans le même salon puis 5 ans à mon compte. Or,
après de sérieux soucis de santé, ma vie a pris une toute autre tournure. Lorsque
j’ai récupéré la pleine capacité de mes fonctions neurologiques je me suis mise
à écrire du jour au lendemain !
Rien ne m’y prédestinait… Cependant
il s’est opéré en moi, un changement subit. Mes centres d’intérêts ont
complètement changé du jour au lendemain. J’ai alors éprouvé de la répulsion
pour tout ce que j’aimais avant de tomber malade et de la soif de connaissance
pour ce qui était plus profond, pointu et constructif. J’ai alors troqué ma
paire de ciseaux contre des ouvrages de médecine, de sciences, de philosophie, de
spiritualité et de psychologie, dans un premier temps assez court, puis écrire
est devenu une pulsion dévorante qui ne m’a jamais plus quittée, au point d’en
devenir prolifique.
En l’espace de 2 et demi ans j’ai
écrit 9 livres qui sont déjà édités donc disponibles à la vente. Je travaille
simultanément — car j’ai cette capacité — sur 4 autres livres qui sont
pratiquement terminés. Ce qui revient à dire que j’ai rédigé plus de 2300 pages
sur ces 3 dernières années. Sans compter les versions antérieures des ouvrages
déjà édités et les ébauches de mes futurs ouvrages qui sont nombreux. En effet
avant de parvenir à l’édition, le travail de réécriture a été colossal. Je ne
compte plus le nombre de fois où j’ai lu, relu, corrigé, modifié mes textes.
Mon besoin d’écrire est tel que
je ne peux faire autrement que de bouleverser mes projets et mon planning si
cela est nécessaire. Par exemple je suis déjà rentrée subitement de courses,
laissant tout en plan, parce que le besoin d’écrire avait envahi mon corps, ou
d’innombrables fois, je me suis relevée la nuit pour écrire pendant des heures
entières. J’ai repoussé des sorties, des rendez-vous parce que ma priorité
était de pouvoir coucher sur papier toutes ces idées qui assaillaient mes
tripes ! Je note mes rêves, mes cauchemars car ils recèlent des trésors
d’idées et me servent beaucoup.
L’expression "pulsion dévorant" est donc la plus adaptée et je suis comblée de joie de pouvoir donner libre
cours à cette passion encore insoupçonnée il y a seulement quelques années. J’ai
commencé la coiffure à 17 ans et si on m’avait dit un jour que je deviendrai
auteur j’aurais bien ri. Mais le destin vous joue parfois de drôles de tours.
Je ne pourrais jamais plus vivre sans écrire et sans lire car tout comme
j’écris beaucoup, je lis beaucoup ! En moyenne entre trente et quarante
livres par an. C’est ma nouvelle vie et je la préfère de loin à l’ancienne, car
je suis épanouie dans cette voie et donner du plaisir à mes lecteurs est ma
joie.
Le roman est un tome deux. Pourtant ce
n’est pas la suite du tome 1 mais plutôt une conséquence de ce dernier. Comment
vous est venu ce choix ?
Dans tout ce que je fais il n’y a jamais de choix mais simplement des évidences.
Dans tout ce que je fais il n’y a jamais de choix mais simplement des évidences.
J’ignore si je suis un cas isolé
ou si cela arrive au contraire à de nombreux auteurs mais toujours est-il que
je ne prémédite pas, je ne réfléchis pas, je ne prévois pas. Ça s’impose à moi
comme ça de but en blanc et j’obéis. J’aime à dire que l’écriture est une
entité à part entière et que ce n’est pas vous qui la choisissez mais elle qui
choisit son "hôte". Le contexte dans lequel j’ai rédigé le tome 1 a
débouché sur l’évidence du procédé du tome 2.
Je m’explique. Lorsque vous
écrivez un livre du jour au lendemain, sans l’avoir au préalable décidé, que
vous mettez seulement deux semaines à l’écrire au brouillon (je ne compte pas
le temps qu’il ma fallu pour le parfaire ensuite évidemment) et que quelques
mois après sa sortie vous vous rendez-compte qu’une certaine partie de votre
texte est en train de se produire sous vos yeux, le reste suit son cours et
devient limpide. Votre ligne directrice se dessine alors spontanément. Bien
évidemment seules les personnes qui auront lu le tome 1 et ensuite le tome 2
pourront comprendre ce dont je parle là J. Donc je n’ai pas le
souci de me pencher sur l’étape "choix". L’écriture est mon patron
et j’obéis.
Le seul choix qui s’est imposé à
moi concernait la longueur du livre et là j’ai donc choisi sur la base d’une
logistique bien précise et ça pour le comprendre il faudra lire le tome 3, bien
évidemment.
Pour info, il s’appelle "La dernière âme – Mutation" et sortira en
national début 2017.
De plus je n’aime pas les suites
conventionnelles où les mêmes scénarios sont reproduits avec des personnages
différents et des lieux/ temps différents. J’aime les suites qui empruntent
plutôt la voie des "séries". Vous partez d’un point A pour aller
vers un point B en évoluant de façon totalement inédite et inimaginable.
J’ai toujours été une empêcheuse
de tourner en rond… (rire).
Sara est un personnage important de l’histoire, comment l’avez-vous créé ?
Est-elle totalement inventée ou est-ce que vous vous êtes inspirée de quelqu’un
de votre entourage, comme vous par exemple ?
Sara est en quelque sorte mon avatar ou mon double virtuel, cependant elle a son identité propre. Ce prénom est le prénom par lequel on m’a appelée par erreur récurrente tout au long de ma vie, alors je l’ai utilisé. Si vous saviez les milliers de fois où l’on m’a appelée Sara à la place de Sandra ! L’erreur a été même jusqu’au jour de mon baptême ! J’ai été baptisée catholique à 40 ans et lors de mon appel décisif l’évêque s’est trompé et m’a appelé Sara. Alors puisqu’elle a toujours été présente je lui ai simplement donné vie à travers ce second tome. Vous la retrouverez dans le tome 3 dans lequel les événements vont prendre une tournure encore plus étrange… Cependant même si Sara et moi avons des points communs, elle a son vécu bien à elle et moi le mien. Je me suis inspirée de certains de mes traits de caractère et d’une partie de mon vécu pour la construire cependant je ne suis pas aussi mystérieuse qu’elle, ni inhumaine. Nous sommes simultanément pareilles et complètement différentes, mais, voyez-vous, j’aime nourrir le mystère. Savoir que certains lecteurs puissent être troublés au point d’imaginer voir mon visage dans son rôle à elle, est un jeu que j’applique pour leur permettre de s’évader d’une part, mais aussi et surtout pour alimenter la sensation grisante qu’offre la confusion réalité-fiction d’autre part. Mon but est réellement de mettre le cerveau à l’envers au point de semer cette confusion qui peut parfois devenir déstabilisante. Si j’arrive provoquer ça chez mes lecteurs alors je serai heureuse de me dire que j’ai atteint mon but : les emmener ailleurs… Dans un monde ou l’esprit et la matière se fondent et se confondent. Alors oui je sais, certains penseront que je suis folle et j’assume mais à mes yeux la folie n’existe pas comme on la conçoit dans notre société moderne, où alors tout au moins une folie contrôlée. Puis ne dit-on pas souvent des artistes qu’ils sont tous fous ?
Sara est en quelque sorte mon avatar ou mon double virtuel, cependant elle a son identité propre. Ce prénom est le prénom par lequel on m’a appelée par erreur récurrente tout au long de ma vie, alors je l’ai utilisé. Si vous saviez les milliers de fois où l’on m’a appelée Sara à la place de Sandra ! L’erreur a été même jusqu’au jour de mon baptême ! J’ai été baptisée catholique à 40 ans et lors de mon appel décisif l’évêque s’est trompé et m’a appelé Sara. Alors puisqu’elle a toujours été présente je lui ai simplement donné vie à travers ce second tome. Vous la retrouverez dans le tome 3 dans lequel les événements vont prendre une tournure encore plus étrange… Cependant même si Sara et moi avons des points communs, elle a son vécu bien à elle et moi le mien. Je me suis inspirée de certains de mes traits de caractère et d’une partie de mon vécu pour la construire cependant je ne suis pas aussi mystérieuse qu’elle, ni inhumaine. Nous sommes simultanément pareilles et complètement différentes, mais, voyez-vous, j’aime nourrir le mystère. Savoir que certains lecteurs puissent être troublés au point d’imaginer voir mon visage dans son rôle à elle, est un jeu que j’applique pour leur permettre de s’évader d’une part, mais aussi et surtout pour alimenter la sensation grisante qu’offre la confusion réalité-fiction d’autre part. Mon but est réellement de mettre le cerveau à l’envers au point de semer cette confusion qui peut parfois devenir déstabilisante. Si j’arrive provoquer ça chez mes lecteurs alors je serai heureuse de me dire que j’ai atteint mon but : les emmener ailleurs… Dans un monde ou l’esprit et la matière se fondent et se confondent. Alors oui je sais, certains penseront que je suis folle et j’assume mais à mes yeux la folie n’existe pas comme on la conçoit dans notre société moderne, où alors tout au moins une folie contrôlée. Puis ne dit-on pas souvent des artistes qu’ils sont tous fous ?
Est-ce qu’il y a un passage du roman que vous aimez particulièrement ? Si oui lequel et pourquoi ?
Oui le passage de l’hypnose en
présence du prêtre.
C’est un passage, qui je n’en
doute pas, ne laissera, au pire, aucuns lecteurs indifférents et au mieux les
laissera complètement perplexes. L’écriture a un pouvoir subliminal
incommensurable, tout autant que les images. J’aime semer des graines avec
parcimonie deci delà car je sais que toute graine plantée finit par germer. Ce
passage prendra d’ailleurs tout son sens dans le tome 3…
Vous n’avez pas vraiment repris les personnages de « Damnation », le premier tome. Pourquoi ce choix ?
Puisque la trame du tome 2 fut une évidence, les personnages ne pouvaient tous faire leur come-back, cela n’aurait pas été cohérent, mais ça aussi vous le comprendrez seulement en lisant le tome 3. Je vais cependant vous donner un indice : à la fin du tome 3 vous comprendrez l’existence du tome 1.
Comment écrivez-vous ? Avez-vous un rituel, des petites manies, un endroit où l’inspiration vous vient plus facilement ?
J’écris par pulsion. Tout sort tout seul à vrai dire. J’ignore ce qu’est de ressentir le syndrome de la page blanche pour l’instant et lorsque j’écris je fusionne avec mon pc. J’écris à mon bureau, peu importe l’heure mais j’ai une prédilection pour la nuit. Au calme sans être dérangée je mets mon casque audio, je lance la musique à fond et j’écris des heures entières. L’inspiration est toujours instantanée, ce qui me surprendra toujours d’ailleurs. Mais comme je le disais plus haut, l’écriture est une entité, c’est donc elle qui me susurre… Et j’obéis parce que j’aime ça. Certains s’évaderont dans les drogues, moi mon trip c’est d’écrire.
Vous n’avez pas vraiment repris les personnages de « Damnation », le premier tome. Pourquoi ce choix ?
Puisque la trame du tome 2 fut une évidence, les personnages ne pouvaient tous faire leur come-back, cela n’aurait pas été cohérent, mais ça aussi vous le comprendrez seulement en lisant le tome 3. Je vais cependant vous donner un indice : à la fin du tome 3 vous comprendrez l’existence du tome 1.
Comment écrivez-vous ? Avez-vous un rituel, des petites manies, un endroit où l’inspiration vous vient plus facilement ?
J’écris par pulsion. Tout sort tout seul à vrai dire. J’ignore ce qu’est de ressentir le syndrome de la page blanche pour l’instant et lorsque j’écris je fusionne avec mon pc. J’écris à mon bureau, peu importe l’heure mais j’ai une prédilection pour la nuit. Au calme sans être dérangée je mets mon casque audio, je lance la musique à fond et j’écris des heures entières. L’inspiration est toujours instantanée, ce qui me surprendra toujours d’ailleurs. Mais comme je le disais plus haut, l’écriture est une entité, c’est donc elle qui me susurre… Et j’obéis parce que j’aime ça. Certains s’évaderont dans les drogues, moi mon trip c’est d’écrire.
Vos deux romans ont été financés en partie par de futurs lecteurs. Est-ce que c’est une expérience que vous aimeriez retenter dans vos prochains romans ? Quels sont selon vous les avantages et les inconvénients de ce genre de projet participatif ?
Oui effectivement j’ai eu le bonheur d’être éditée grâce au concours de 189 généreux mécènes qui pour certains sont même allés jusqu’à me soutenir à hauteur de 500 e par livre, ce qui est gigantesque et je leur serai reconnaissante ma vie durant. Bookly ma maison d’édition de ces 2 tomes a ainsi récolté 25500e qui ont servi à la réalisation du tome 1 et 2 en version numérique et papier. Cependant même si ce fut une extraordinaire aventure humaine je ne souhaite jamais plus avoir recours au financement participatif pour des raisons qui, feront certainement parler d’elles dans un avenir plus ou moins proche. Il n’y a qu’un seul avantage à ce procédé c’est être édité mais la suite ne représente que des inconvénients, croyez-moi… A suivre alors…
Savez-vous de quoi va parler votre
prochain livre ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
La dernière âme - Mutation sortira donc début 2017 mais plus chez Bookly, bien évidemment. Cependant je vous parlerai du prochain livre qui sortira début 2017 presque en même temps.
La dernière âme - Mutation sortira donc début 2017 mais plus chez Bookly, bien évidemment. Cependant je vous parlerai du prochain livre qui sortira début 2017 presque en même temps.
Il s’appelle FEROCE… C’est à la fois un thriller policier, psychologique et fantastique de quasi 600 pages qui, je pense, risquerait bien d’étonner mes lecteurs, tant par sa « différence » que par son style. Ce livre est mon plus beau bébé. J’y ai mis non seulement toutes mes tripes mais aussi tous les progrès que m’ont apporté les suggestions de mes lecteurs. Il y a davantage de description des personnages, des lieux, des scènes, mais il est aussi bien plus poussé dans l’intrigue. Je peux dire qu’il porte bien son nom et qu’il est vraiment féroce à tout point de vue. D’ailleurs une mention spéciale "pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes lecteurs" devra être indiquée sur la couverture pour éviter aux jeunes enfants de lire. Je vais vous livrer un court résumé.
Diane a 20 ans, c’est une jeune femme intelligente, jolie qui poursuit des études de médecine à la faculté de Nancy. Elle mène une vie heureuse jusqu’au jour où tout bascule. Victime d’un odieux viol, tout autour d’elle deviendra féroce…
Pour ce livre le modus operandi est différent car il m’a fallu entreprendre de nombreuses recherches, à la fois en géographie, en pharmacologie, en psychologie, en droit civil et pénal ainsi qu’en profilage et en procédures policières et légistes. L’histoire se déroule dans le secteur où je vis, et bien entendu, tout est vérifiable car tout existe. Seuls les personnages sont purement fictifs. C’était en quelque sorte une façon de faire à clin d’œil à ma communauté d’agglomération.
Pour finir, même si dans votre roman on sait qui est le coupable, selon vous quel serait le meurtre parfait ?
Au risque de choquer je n’irai pas par quatre chemins. Des
milliers de meurtres parfaits se déroulent chaque jour en France et dans le
monde. En effet, des milliers de personnes disparaissent à chaque instant, sans
laisser de trace. Des personnes qui ne seront jamais retrouvées. Nombreuses
parmi elles sont mortes. Impossible de les retrouver ! Il n’y a pas de mobile,
pas d’indices, pas de preuves concrètes, pas de corps, pas d’arme du crime, pas
de meurtriers. Malgré les avancées scientifiques spectaculaires et la maîtrise
de l’infiniment petit, les enquêtes sur ces disparitions demeurent
infructueuses et sont souvent classées sans suite. Donc
oui le meurtre parfait existe et se déroule chaque jour sous nos yeux dans
l’impuissance totale. Mais si vous voulez parler du meurtre parfait pour la
trame d’un roman bien sachez qu’il existe des molécules chimiques qui
disparaissent sans laisser de trace de suite après le décès. Si le coupable
prend bien le temps de brouiller les pistes, le mobile ne peut être trouvé. Mais
bon après voilà tant que ça reste dans l’ordre de la fiction on ne tue personne
fort heureusement !
Pour finir je vous annonce que
vous et Kerry aurez la primeur de lire FEROCE avant même qu’il ne soit
distribué à la vente. C’est mon petit cadeau pour l’intérêt que vous portez à
ma plume et ce sera une joie d’être lue par vous deux en avant-première.Mes amitiés, Sandra.
Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
Encore merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
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A vos claviers chers enquêteurs !
(je réponds à tous les commentaires sur votre blog)